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Qu’est-ce que la pair-aidance ? Quels sont les bénéfices ? Comment en profiter ?
L’entraide entre pair, ou la « pair-aidance » est un concept qui s’est développé aux Etats-Unis dans les années 30 avec des associations de malades sur le modèle des Alcooliques Anonymes. Afin d’accompagner au mieux les personnes vers l’autonomie et l’autodétermination, les médecins avaient formé et intégré des personnes sorties de la dépendance dans leurs équipes.
Cette intervention de personne ayant vécu une expérience similaire a pour objectif de mieux comprendre les souffrances et difficultés des personnes accompagnées, elle permet de donner des exemples de réussites, de trouver les solutions et outils nécessaires au rétablissement, et surtout, elle contribue à développer le pouvoir d’agir des personnes en difficultés.
La pair-aidance peut être utilisée dans de nombreux secteurs. Le concept s’est plus particulièrement développé dans le milieu du handicap, de la santé mentale, des addictions, ou encore dans le cadre de maladies somatiques ou psychiques.
Mais plus concrètement, qu’est-ce que la pair-aidance ? Quels sont les bénéfices ? Comment en profiter ?
L’approche par les pairs s’inscrit dans une dynamique d’intervention basée sur la ressemblance entre l’individu ayant le rôle d’intervenant et celui portant le rôle de bénéficiaire.
Ainsi, la pair aidance repose sur le principe d’entraide entre personnes ayant soufferts ou souffrant d’une même situation personnelle. Il peut par exemple s’agir d’un handicap, d’une maladie, d’une addiction, d’un parcours de rue, etc.
La pair aidance suggère l’intervention d’une personne ayant déjà vécu une expérience similaire, qui a réussi à transformer cette expérience en « savoir expérientiel. » C’est-à-dire que le pair doit avoir transformé cette expérience en connaissances et compétences permettant d’accompagner et de soutenir les personnes confrontées à des situations semblables.
En effet, le « savoir expérientiel » ne se traduit pas uniquement par l’expérience vécue, mais également par les solutions que le pair a identifiées, les répercussions de son état de santé sur sa vie personnelle et celle de ses proches, la trajectoire de soin qu’il a suivis, etc. Ainsi, la pair-aidance est plutôt fondée sur l’expérience et les échanges réciproques, que sur l’expérience professionnelle.
Le « savoir expérientiel » dispose également d’une dimension émotionnelle et empathique. En effet, l’expérience de la souffrance engendre des savoir-faire et des savoir-être être spécifiques (gestion du stress, de l’angoisse, travail sur soi, etc.).
L’idée est de partager les expériences vécues et son parcours afin d’accompagner la personne en souffrance et de l’aider à trouver des solutions qui font sens.
En bref, la pair aidance repose sur 3 principes : Par définition, un pair aidant est une personne ayant connu une expérience d’intimité avec un handicap et / ou une maladie. La relation de pair-aidant doit être choisie par la personne accompagnée, elle ne peut être imposée. La personne accompagnée doit également pouvoir choisir son pair librement.
Bon à savoir : la pair-aidance exclut les proches, dans ce cas-là, parle plutôt de « proches aidants »
Un pair-aidant peut être bénévole, salarié, ou indépendant. Néanmoins, avoir vécu une expérience similaire à la personne accompagnée n’est pas suffisant. Les pairs-aidants doivent avoir suivi une préparation pour être capable de transmettre leurs expériences de manière pédagogique et adaptée. Par ailleurs, un pair peut également devenir « Médiateur de Santé-Pair » (MSP) suite à l’obtention d’une formation universitaire.
Surtout, pour devenir pair-aidant, il faut pouvoir se positionner comme (ancien) « usager des services » afin de pouvoir partager une expérience au plus près de la réalité des personnes accompagnées. D’autres compétences peuvent être nécessaires, telles que :
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Du DUI, à l’élaboration et le suivi du projet personnalisé, au suivi du projet de soin jusqu’à la prescription et la facturation, tout est simplifié pour vous aider à proposer le meilleur parcours aux personnes que vous accompagnez.
Faire appel à la pair-aidance a démontré que « vivre la situation fonde la possibilité de diagnostiquer des problèmes et inventer des solutions, de développer une expertise spécifique » (Eve Gardien, « L’accompagnement et le soutien par les pairs », 2017, p 194).
C’est en associant les compétences des professionnels, les savoirs académiques et les techniques d’accompagnement social (comme la pair aidance), que les usagers pourront être le mieux accompagnés. Voici une liste non-exhaustive des différents bénéfices apportés par la pair aidance.
Les savoirs et expériences apportés par les pairs au sein des équipes viennent réinterroger les pratiques d’accompagnement. L’idée est de relater une expérience critique face aux pratiques et dispositifs d’accompagnement des structures afin d’engager des questionnements et de soulever des axes d’amélioration. Ces questionnements font ensuite évoluer les projets d’établissements et individualisés pour répondre au plus près des besoins et attentes des personnes accompagnées.
Par ailleurs, intégrer des travailleurs pairs au sein d’un établissement permet également de disposer de nouvelles compétences, et ainsi être source d’innovation en décloisonnant les pratiques, en en proposant de nouvelles, en créant de nouveaux services, etc.
De plus, les travailleurs pairs font évoluer les regards des équipes sur la situation vécue par l’usager, et ainsi sur l’accompagnement qu’il lui est proposé.
L’isolement est bien souvent l’un des plus grands défis auxquels sont confrontées les personnes accompagnées. L’intervention d’un pair auprès d’un usager est souvent source d’une amélioration de ses conditions sociales, car la personne n’est plus considérée comme un malade, un « patient » mais rentre dans le cadre d’une relation de soutien et d’échange. Par ailleurs, le pair vient aider la personne à surmonter la stigmatisation et normalise la situation.
Dans une démarche d’entraide, il n’y a pas qu’une personne aidée et un aidant, mais une aide mutuelle.
Pour la personne accompagnée, être suivi par un pair est une également opportunité de sortir de son isolement. En effet, partager son vécu, se sentir écouté et découvrir le parcours du pair peuvent aider les personnes en leur montrant qu’elles ne sont pas seules. Ces échanges peuvent également être source d’espoir pour la personne en difficulté et lui donner des perspectives d’un mieux-être ou d’un rétablissement.
Pour le pair, l’avantage est qu’il valorise son expérience et ses acquis, ce qui peut être gratifiant et bénéfique dans la poursuite de son rétablissement.
La reprise du pouvoir d’agir est une dimension fondamentale dans l’intervention des pairs. Être confronté à une personne ayant vécu les mêmes choses qu’elle peut aider une personne à agir et penser différemment.
Dans la plupart des cas, la relation d’entraide pousse les personnes accompagnées à « reprendre le contrôle » en s’investissant plus dans leur traitement, ou en recherchant des solutions à leurs problèmes, ce qui les éloigne de leur traditionnel rôle de « malade ».
Cette reprise d’autonomie a également pour effet d’améliorer la confiance en soi et l’estime de soi. C’est par l’élaboration mutuelle de solutions, l’exploration des sentiments profonds, et la normalisation des réactions émotionnelles avec le pair que la personne accompagnée (re)prend conscience de ce qu’il traverse et de comment elle peut le surmonter.
En France, il existe de nombreuses associations visant à accompagner les usagers ainsi que leurs proches. Ces associations proposent, lorsqu’elles disposent de locaux, des permanences d’échange, mais également des groupes de paroles ou des activités.
Les associations ne disposant pas de locaux proposent également des permanences téléphoniques ou des forums d’entraide en ligne.
Un GEM est un outil d’insertion, de lutte contre l’isolement et de prévention de l’exclusion sociale des personnes en situations difficiles. Un GEM est un lieu d’écoute et de partage d’expérience autour des troubles de chacun. Il valorise les personnes en les rendant acteur de leur parcours et non comme un simple « usager ».
Les GEM reposent sur le principe de l’autogestion par ses membres. Ce sont eux qui font vivre le lieu, choisissent les activités, le fonctionnement, l’organisation, etc. Ce principe d’autogestion est plus qu’important pour ce type de structure, car cela participe à l’autodétermination de la personne, ainsi qu’à son insertion sociale.
Vous ou l’un de vos proches êtes suivis par une structure de soin ou d’accompagnement ? N’hésitez pas à leur demander s’il y a des pairs-aidants au sein de l’équipe. Plusieurs structures emploient actuellement des pairs aidants (salariés, bénévoles ou indépendants). Certains ont la fonction de MSP « Médiateur de Santé-Pair » (MSP) suite à l’obtention d’une formation universitaire.
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