Dans l’objectif d’améliorer l’accompagnement proposé aux personnes accompagnées, le référentiel d’évaluation de la qualité commun à tous les ESSMS prévoit plusieurs critères d’évaluation concernant les droits des personnes accompagnées.
Ces critères ont notamment été détaillés dans nos derniers articles de blog, n’hésitez pas à y jeter un coup d’oeil si vous vous posez des questions sur le droit à l’image, le restect de la vie privée, le respect de la liberté d’aller et venir, etc.
Induite par la loi n°2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, la personne de confiance a pour rôle d’accompagner la personne accompagnée dans ses démarches liées à la santé.
Mais plus concrètement, qui est la personne de confiance ? Quels sont ses rôles ? Comment la désigner ? Vous retrouverez également un modèle FALC téléchargeable de formulaire de désignation de la personne de confiance à la fin de l’article, pour un formulaire facile à lire et à comprendre pour tous.
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Qui est la personne de confiance en ESSMS ?
Une personne accompagnée, qu’elle soit résidente dans un EHPAD, hospitalisée, ou encore à domicile, a le droit de désigner une personne de confiance. Il s’agit d’une personne majeure de son entourage en qui elle a confiance et qui donne son accord pour assumer cette mission. À titre d’exemple, il peut s’agir d’un conjoint, d’un parent, d’un enfant, d’un ami proche ou encore du médecin traitant.
Lorsqu’une personne accompagnée désigne sa personne de confiance, celle-ci doit s’assurer qu’elle est bien en mesure de comprendre et de respecter ses volontés. En effet, la personne de confiance a un rôle de porte-parole, c’est donc une personne avec qui l’usager doit pouvoir échanger facilement afin qu’elle comprenne bien ses choix et convictions. Enfin, il faut s’assurer qu’elle n’agira pas dans son propre intérêt, mais dans l’intérêt de l’usager : elle s’engage moralement vis-à-vis d’elle.
La personne de confiance revêt un rôle consultatif, s’apparentant à un soutien pour la personne accompagnée, et à une aide pour le corps médical dans la prise de décision lorsque la personne est hors d’état d’exprimer sa volonté.
À noter : La personne de confiance ne doit pas être confondue avec la personne à prévenir, qui est alertée par téléphone en cas d’aggravation de votre état de santé.
Zoom sur la personne à prévenir
La personne à prévenir est désignée par la personne accompagnée (non-obligatoire). C’est la personne qui est contactée par l’équipe médicale et soignante en cas de besoin ou d’événements particuliers survenant au cours du séjour (transfert vers un autre établissement, accidents, dégradation de l’état de santé, fin du séjour, sortie de l’établissement, etc.).
À noter : On ne peut désigner qu’une seule personne de confiance, tandis que les personnes à prévenir peuvent être plusieurs.
Quelle est la réglementation applicable à la personne de confiance ?
Il y a deux types de personne de confiance à distinguer ! La première est la personne de confiance décrite par le Code de l’Action Sociale et des Familles (CASF) et répondant à l’adaptation de la société au vieillissement.
La deuxième est la personne de confiance décrite par le Code de la Santé Publique et répondant aux nouveaux droits en faveur des personnes malades et des personnes en fin de vie.
Le concept de personne de confiance
Le concept de la personne de confiance est apparu pour la première fois dans l’article 11 de la loi n°2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. Celui-ci dispose :
Ce qu’il faut en retenir :
La personne de confiance est une personne majeure.
C’est la personne accompagnée qui choisit sa personne de confiance.
La désignation doit se faire par écrit, celle-ci est révocable à tout moment.
La personne mineure n’est pas concernée par ce droit, celle-ci est juridiquement considérée comme incapable mineur.
La personne de confiance dans le cas d’une hospitalisation
La loi du 4 mars 2002 prévoit des obligations particulières concernant la désignation d’une personne de confiance dans le cas d’une hospitalisation :
« Lors de toute hospitalisation dans un établissement de santé, il est proposé au malade de désigner une personne de confiance […]. Cette désignation est valable pour la durée de l’hospitalisation, à moins que le malade n’en dispose autrement. »
On retient que lors d’une hospitalisation, il faut impérativement proposer au malade de désigner une personne de confiance (mais elle n’y est pas obligée).
Le rôle de la personne de confiance dans le cas d’une hospitalisation s’est ensuite vu précisé à travers la loi n°2005-370 du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie (autrement connue sous le nom de Loi Léonetti) :
« Art. L. 1111-12. – Lorsqu’une personne, en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause et hors d’état d’exprimer sa volonté, a désigné une personne de confiance en application de l’article L. 1111-6, l’avis de cette dernière, sauf urgence ou impossibilité, prévaut sur tout autre avis non médical, à l’exclusion des directives anticipées, dans les décisions d’investigation, d’intervention ou de traitement prises par le médecin. »
La loi du 22 avril 2005 s’est par la suite vue modifiée par la loi n°2016-87 du 2 février 2016 créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie. Celle-ci énonce clairement les conditions de désignation de la personne de confiance et les différentes missions de la personne de confiance dans le cadre d’une hospitalisation :
Elle peut accompagner la personne dans les démarches et assister aux entretiens médicaux.
Seulement avec l’accord de la personne, elle peut prendre connaissance du dossier médical.

Ce qu’il faut retenir
Dans le cadre d’une hospitalisation, la personne de confiance peut accéder au dossier médical (uniquement avec accord préalable de la personne accompagnée).
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Quelles sont les missions de la personne de confiance ?
Dans le cas où la personne accompagnée peut exprimer sa volonté
Dans le cas où la personne accompagnée peut exprimer sa volonté, alors la personne de confiance occupe un rôle d’accompagnement. Dans cette situation, ses principales missions sont :
De soutenir la personne accompagnée dans son cheminement personnel et l’aider dans ses décisions concernant sa santé.
D’aider la personne à prendre des décisions concernant sa santé et participer au recueil de son consentement.
D’assister aux consultations ou aux entretiens médicaux.
Note : La personne de confiance assiste la personne accompagnée dans ses rendez-vous, mais ne la remplace pas. Elle ne peut pas prendre connaissance du dossier médical en dehors de sa présence.
De respecter sa vie privée et de ne pas divulguer d’informations sans son accord (devoir de confidentialité).
Zoom sur les directives anticipés
Lorsque la personne accompagnée peut encore exprimer sa volonté, il est important de l’encourager à formuler ses directives anticipées.
Les directives anticipées sont les volontés de la personne, elles font l’objet d’une déclaration exprimée par écrit, sur les traitements et soins qu’elle souhaite recevoir ou non lorsqu’elle ne sera plus en capacité d’exprimer ses volontés et souhaits.
Cette déclaration peut être formulée par toute personne majeure. Il est important d’inciter la personne accompagnée à les rédiger, car elles lui permettront de rester actrice de sa santé, notamment concernant les décisions médicales de sa fin de vie.
Le document doit être daté et signé avec les noms, prénom, la date et le lieu de naissance. Dans le cas où la personne accompagnée n’est pas en capacité d’écrire, alors la déclaration peut être rédigée par une autre personne, à condition que deux témoins attestent par écrit, en précisant leurs noms et qualités, que le document est bien l’expression de la volonté libre et éclairée de la personne accompagnée.
De plus, si la personne le souhaite, son médecin peut ajouter une mention précisant qu’elle est bien en état d’exprimer sa volonté et qu’elle a reçu toutes les informations nécessaires.
Dans le cas où la personne accompagnée ne peut pas exprimer sa volonté
Dans le cas où la personne accompagnée ne peut pas exprimer sa volonté, alors la personne de confiance occupe un rôle de référent auprès de l’équipe médicale.
Ainsi, elle occupe une mission de porte-parole : elle doit rapporter fidèlement les souhaits et volontés de fin de vie. Son témoignage l’emportera sur tout autre témoignage (membre de la famille, amis proches, etc.).
Si les directives anticipées ont été rédigées, alors sa mission sera de les transmettre au médecin.
Autres missions de la personne de confiance dans des contextes particuliers
La loi encadre strictement l’intervention de la personne de confiance dans certains contextes particuliers :
- Dans le cadre de tests génétiques : s’il est impossible de recueillir le consentement de la personne, alors on consulte la personne de confiance.
- Dans le cadre d’une hospitalisation psychiatrique sous contrainte : la personne de confiance peut accompagner la personne malade dans le cade des autorisations de sortie de courte durée (ASCD) n’excédant pas 12 heures (Loi n°2011-803 du 5 juillet 2011. )
- Dans le cadre d’essais thérapeutiques : la personne de confiance reçoit l’information si le patient ou son représentant légale ne peut pas la recevoir.
- Dans le cadre de recherche biomédicale : plus particulièrement dans le cas où la personne accompagnée n’est pas en mesure de donner son consentement (situation d’urgence ou lorsque la personne est hors d’état de le donner) alors celui-ci peut être demandé à la personne de confiance.
Comment et quand désigner une personne de confiance ?
Quand la désigner ?
La personne de confiance peut être désignée à tout moment : que la personne soit en bonne santé, malade, porteur d’un handicap, hospitalisée…
Il y a plusieurs moments propices à la désignation de la personne de confiance :
- Lors d’un changement d’établissement
- Lors d’un changement des conditions de vie : entrée en EHPAD, passage à la retraite, dégradation de l’état de santé, hospitalisation, etc.
- Lors de la rédaction / réflexion sur les directives anticipées.
À noter : lors d’une hospitalisation, la personne de confiance est désignée pour la durée de l’hospitalisation (sauf mention contraire du patient). C’est également le cas dans la situation où la personne rentre dans un établissement d’hébergement.
Rappel : lors d’une hospitalisation, l’équipe médicale à l’obligation de proposer au patient de désigner une personne de confiance.
Comment désigner une personne de confiance ?
Comme pour les directives anticipées, la désignation d’une personne de confiance doit se faire par écrit, elle doit être datée et signée, en précisant les noms, prénoms et coordonnées de la personne désignée. L’usager doit également signer le document.
La personne accompagnée peut choisir de changer de personne de confiance (ou décider de ne plus en avoir du tout) à tout moment. Il faut alors qu’elle prévienne la personne qu’elle avait désignée ainsi que l’équipe médicale. Le document de désignation remplie en amont doit ensuite être détruit.
À noter : toutes les décisions que la personne accompagnée prend à propos de sa personne de confiance sont consignées dans son dossier médical. C’est à la personne accompagnée de décider quelles informations de son dossier seront confidentielles, et lesquelles pourront être communiqué par l’équipe médicale à sa personne de confiance.
Notre synthèse sur la personne de confiance en ESSMS
Pour conclure, la personne de confiance a un véritable rôle de soutien pour la personne accompagnée, et agit plus particulièrement en faveur du respect de ses droits.
Pour vous, professionnels de santé, il faut impérativement retenir que :
Vous avez l’obligation d’informer la personne qu’elle peut désigner une personne de confiance.
La désignation d’une personne de confiance n’est pas obligatoire
Vous devez encourager la personne accompagnée à rédiger ses directives anticipées.
Lorsqu’une personne accompagnée n’est plus en capacité d’exprimer sa volonté, alors l’avis de la personne de confiance qu’elle a désignée prévaut sur tout autre avis non médical.
Dans le cas d’une admission en établissement, le directeur de la structure doit informer la personne de son droit de désigner une personne de confiance, dans les 8 jours avant l’entrée dans l’établissement.
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